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Depuis l’annonce du budget 2025, le Ministère des Travaux Publics (MINTP) s’est vu allouer une enveloppe record de 638,6 milliards de FCFA soit 45,9 % du budget du secteur infrastructures, et environ 8,8 % du budget général de l’État rfp.cmcameroun24.net. Dans ce cadre, le MINTP insiste sur la livraison rapide des chantiers en cours bitumages, réhabilitation, ponts…

À titre d’exemple, 993,80 km de routes bitumées sont en cours, avec 283,76 km en réhabilitation ; et l’objectif est clair : les achever d’ici fin 2025 Invest-Time. En parallèle, plusieurs marchés ont été attribués ou lancés en urgence dans toute la région du Nord à l’Ouest avec des montants variés (plusieurs dizaines à centaines de millions de FCFA) katika237.com.

Le timing politique

Cet activisme logistique ne peut être détaché des enjeux électoraux : l’élection présidentielle est programmée pour le 12 octobre 2025 Wikipédia. Dans ce contexte, les promesses de livraison « dans les meilleurs délais » ne relèvent pas du simple discours technique : elles fournissent une bouée de popularité tangible, à quelques semaines d’un scrutin.

Le MINTP, à travers ces actions visibles, nourrit un récit concret : « le développement est en marche ». Or, pour un pays où les infrastructures, notamment routières, cristallisent l’insatisfaction populaire, avancer sur ces chantiers est un message politique puissant  aussi bien pour conforter le pouvoir qu’à moindre coût, symboliquement parlant.

Pragmatisme ou manipulation électorale ?

• Pragmatisme : Si les travaux sont vraiment achevés (ou bloqués, selon les régions), l’impact sur la vie quotidienne — fluidité des déplacements, accès aux services, économie locale — est indéniable.

• Instrumentalisation : Mais le prendre au pied de la lettre serait naïf. Le timing budgétaire, l’urgence des appels d’offres, l’installation précipitée de responsables (24 nommés début juillet) Actu Cameroun, tout semble orchestré pour assurer une visibilité maximale à l’approche de l’élection.

Une stratégie à double tranchant

Côté positif
Des infrastructures réelles renforcent la crédibilité institutionnelle; on ne peut pas mieux illustrer le progrès que par l’asphalte rénové.

Côté critique
— Si ces travaux peinent à se matérialiser ou s’étalent après l’élection, le sentiment de manipulation — « pansement électoral » — se renforcera.

En conclusion : entre pragmatisme et calcul électoral

Le MINTP certifie que les chantiers seront terminés rapidement. C’est techniquement plausible, compte tenu des budgets financiers engagés. Mais c’est surtout politiquement stratégique. Ces livraisons promettent à la fois du progrès concret… et une mise en scène habile à quelques semaines du vote du 12 octobre 2025.

Points clés à retenir