Paul Biya 2025 : Une « Grandeur et Espérance » ou une torture pour la nation?
Le président Paul Biya, candidat à la présidentielle de 2025, a choisi le slogan « Grandeur et Espérance » pour incarner ce qui serait son nouveau septennat, présenté comme « le septennat des grandes espérances ».
Ce message vise à rassurer, à inspirer la continuité et à affirmer que l’avenir du Cameroun se construit dans la stabilité et la confiance.
Mais pour de nombreux Camerounais, ce slogan suscite non seulement des interrogations, mais aussi une exaspération croissante.
Un slogan qui divise entre promesses et réalités
Depuis plus de 40 ans, les promesses de grandeur et de prospérité reviennent à chaque échéance électorale. Pourtant, dans le quotidien des citoyens, la situation reste marquée par :
le chômage massif des jeunes,
l’inflation et la perte du pouvoir d’achat,
la montée du tribalisme utilisé comme outil de division,
l’augmentation des crimes et de l’insécurité,
la restriction des libertés lorsque la vérité dérange,
les menaces politiques récurrentes, parfois incarnées par le MINAT surnommé « Moulinex »,
et la mémoire douloureuse de drames non élucidés, comme l’affaire du bébé Mathis.
Beaucoup de Camerounais dénoncent une normalisation de l’anormal et la confiscation du pouvoir par une élite qui refuse toute alternance.
La volonté populaire : tourner la page
Dans la rue, sur les réseaux sociaux, dans les débats, le constat revient avec insistance : les Camerounais aspirent à un véritable changement.
Un changement qui signifie pour certains une alternance politique claire, avec de nouveaux visages ; pour d’autres, une gouvernance moderne et juste, libérée des blocages du passé.
Mais une chose est certaine : après quatre décennies de règne, l’espérance ne peut plus être un slogan. Elle doit devenir réalité.
La grande question : qui pour reprendre les rênes ?
Si une large partie du peuple souhaite que Paul Biya quitte le pouvoir, une inquiétude demeure : qui est réellement capable de lui succéder ?
L’opposition est perçue comme divisée et incapable de proposer un front uni.
Certains leaders manquent de moyens et de visibilité nationale pour s’imposer.
De nouvelles figures peinent encore à émerger, malgré la soif de renouveau d’une population fatiguée par des promesses non tenues.
C’est tout le paradoxe : un désir de changement massif, mais aucune certitude sur l’alternative crédible.
Conclusion
Avec le slogan « Grandeur et Espérance », Paul Biya tente de projeter une image de stabilité et de continuité. Mais pour une grande partie des Camerounais, le bilan des dernières décennies ne justifie plus une nouvelle chance.
La véritable espérance ne peut plus se limiter à des mots, mais doit se traduire par des actes : justice, liberté, opportunités pour la jeunesse et une véritable transition politique.
La question reste donc entière : le Cameroun est-il prêt à tourner la page, et si oui, qui sera en mesure d’écrire la suivante ?
