Jeudi Noir au Tchad : 3 ans après la tragédie, où en est la quête de justice ?

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Tchad : 3 ans après le “Jeudi Noir”, l’anniversaire d’une quête de justice toujours inachevée

Ndjamena – C’est une date que l’histoire tchadienne a gravée dans le marbre sombre : le 20 octobre 2022, le pays a vécu un “Jeudi Noir”. Trois ans après, alors que la transition peine à se normaliser, la commémoration de cette journée tragique est un rappel brutal des conséquences des luttes pour le changement en Afrique centrale.

Ce jour-là, une manifestation pacifique, visant à contester le maintien au pouvoir du Général Mahamat Idriss Déby Itno, a été accueillie par une vague de violence sans précédent de la part des forces de sécurité.

Un Bilan Humain qui Dérange

Le nombre exact de victimes reste un sujet de discorde douloureux. Le gouvernement tchadien a officiellement reconnu 73 morts. Cependant, l’opposition et les organisations de la société civile, y compris l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT), avancent des chiffres beaucoup plus lourds, parlant de plus de 300 victimes.

Dans cette tragédie, les militants du parti Les Transformateurs de Succès Masra ont payé le plus lourd tribut.

Succès Masra et l’Addition Salée

Et justement, la question de la justice plane. Tandis que les familles des victimes attendent toujours des enquêtes transparentes et des réparations, le leader d’opposition Succès Masra — dont les partisans formaient le gros de la manifestation — a été le centre d’un procès pour le moins controversé.

Le résultat ? Masra a été condamné à 20 ans de prison. Une peine d’une lourdeur symbolique qui a soulevé une vague d’indignation internationale et qui, disons-le, ne semble pas exactement équilibrée face au manque de procès des auteurs présumés de la répression.

Petite amertume : On pourrait faire l’analogie avec une mauvaise blague où l’on vous tire dessus lors d’une fête, et c’est vous qui finissez par payer l’amende pour le désordre. L’humour est ici amer, mais il souligne le sentiment d’injustice.

L’Appel à ne pas Oublier

À l’occasion de cet anniversaire, Charlotte Mancini, conseillère aux droits humains pour l’Afrique à l’OMCT, rappelle que le dossier n’est pas clos. L’appel est clair : la lutte pour la justice et l’établissement de la vérité pour les victimes doit continuer.

L’enjeu va au-delà du Tchad. Il concerne la démocratie en Afrique, où les manifestations pacifiques sont trop souvent réprimées avec une brutalité disproportionnée. Le “Jeudi Noir” est un miroir des défis démocratiques et de l’impunité qui menace la stabilité régionale.

Tant que la lumière ne sera pas faite sur la mort de ces citoyens et que les responsables ne seront pas jugés, l’ombre du 20 octobre continuera de planer sur la transition tchadienne.

Que vous inspire cette tragédie non résolue ? Pensez-vous que la communauté internationale en fait assez pour que justice soit rendue aux victimes du “Jeudi Noir” ? La condamnation de Succès Masra est-elle un signe que la justice est à deux vitesses au Tchad ? Exprimez votre indignation et vos attentes dans les commentaires !

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